Œuvres
PEINTRE DE LA SÉRÉNITÉ
Par François Daulte
Le cirque et le music-hall
En peignant un clown, des acrobates, une ballerine, deux danseuses de French-Cancan, l’artiste s’est préoccupé non seulement de camper le décor mais aussi de définir les caractères dominants de ses modèles comme l’avaient fait avant lui un Forain ou un Toulouse-Lautrec.
Lorsqu’il obtint le Prix Blumenthal en 1924, Brianchon put entreprendre un voyage en Espagne. « Au Prado, rappelait l’artiste, j’ai demandé à copier un Greco, mais il n’était pas libre. Comme toile libre, il n’y avait que l’Infante Marie-Thérèse de Vélasquez.Ce sont ses noirs qui m’ont montré la nature et appris le goût. »
Le Monde du théâtre et de la danse
Il était fatal que le jour où ce peintre si riche de dons aurait l’occasion de travailler pour le théâtre et l’Opéra, sa réussite serait complète. Les décors, les rideaux de scène et les costumes qu’à diverses reprises Brianchon eut à créer, en particulier pour la compagnie de ses amis Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, atteignirent le sommet de l’enchantement.
« Il pouvait voir ainsi – remarque Claude Roger-Marx, son infatigable défenseur – la maquette par lui rêvée s’animer, prendre corps, acquérir des dimensions nouvelles, et son tableau cesser d’être prisonnier d’un cadre pour devenir un tableau vivant. »
Les Saisons du Périgord
Près de quarante ans après la première rétrospective Brianchon, organisée par le Musée des Arts Décoratifs de Paris au Musée du Louvre, l’œuvre de ce peintre grave et secret, tendre et raffiné, demeure et ne cesse pas de rayonner à travers l’espace et le temps.
« Il appartiendra à quelques hommes seulement, notait déjà Jean Bouret en 1951, et non à des mouvements d’avoir marqué la récente période vécue dans le domaine peint. Plus, en effet, que des systèmes mis en valeur par des groupes, ce sont des tempéraments qui se sont affirmés, et cette affirmation est venue davantage des sources pro- fondes que d’une technicité apparente, ainsi Brianchon. »